Adhetec s’internationalise

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Adhetec, la société française spécialisée dans les adhésifs industriels, s’active sans cesse pour promouvoir ses produits déjà bien visibles du public – elle fournit par exemple les visuels des dérives de la compagnie américaine Frontier Airlines, des stickers marquant des événements spéciaux notamment chez Air France (Jon One, Paris 2024) et des marquages intérieurs disposés dans toutes les cabines d’avion. Mais elle travaille en parallèle à son internationalisation, comme nous l’explique Alexis Gabillon, son nouveau PDG en poste depuis juillet 2016.

 

Quel est votre best-seller ?

Notre produit phare sur l’extérieur s’appelle le 13880® : c’est ce que nous utilisons pour tous les marquages extérieurs, toutes les livrées. Par exemple, nous avons participé à celle d’Air Caraïbes, où nous avons fait toutes les feuilles vertes en dégradé. Nous les avons imprimées sur nos films adhésifs, qui sont insérés dans nos systèmes de peinture. C’est aussi résistant que la peinture et s’il devait y avoir un dommage, nous savons le réparer très facilement : c’est une solution à la fois durable mais facilement réparable. C’est une solution très flexible et nous avons certains avions dont nous avons fait les installations films il y a plusieurs années et qui gardent la même brillance, le même rendu, les mêmes couleurs. Les films que nous avons installés sur les A380 de Malaysia Airlines en 2012 sont toujours sur les avions, en bonne condition. C’est vraiment une solution durable et une esthétique qui perdure. On peut être comparés à une peinture.

 

Et sur l’intérieur des avions ?

Après avoir bien développé notre activité sur la partie extérieure avec les marquages techniques et les décorations, nous nous intéressons de plus en plus à ce qui se passe dans la cabine et nous comptons être de plus en plus actifs dans les mois qui viennent pour amener des solutions pour la décoration ou de la publicité, des marquages… Nous sommes déjà un spécialiste de la protection de surface, que ce soit dans l’aéronautique, l’automobile ou le ferroviaire d’ailleurs.

Cela fait en effet de très nombreuses années qu’Adhetec accompagne les donneurs d’ordres sur les systèmes de marquage et de protection de surface à l’intérieur de la cabine. Lorsqu’on parle de marquage, il s’agit par exemple de toutes les petites écritures qu’on va retrouver dans un avion ou les stickers publicitaires. En ce qui concerne la protection de surface, il s’agit des films, des mousses que l’on doit fournir pour protéger les éléments de la cabine pendant les phases assemblages ou de maintenance, afin d’éviter qu’ils soient endommagés, par exemple des films qui vont protéger la moquette, les sièges, les galleys… Tout ce matériel est vraiment adapté au produit : il colle correctement mais ne va pas laisser de résidus de colle. La plupart de nos produits sont également compatibles avec des vols ; nous avons notamment un revêtement de protection de moquette qui peut être maintenu durant les vols de convoyage et retiré au tout dernier moment, laissant l’avion parfait jusqu’au bout.

L’une des particularités de notre activité est qu’elle est certifiée POA (organisme de production approuvé par l’EASA), c’est-à-dire que nous pouvons délivrer des certificats libératoires. Cela nécessite de passer un accord avec un organisme de design approuvé (DOA) et c’est quelque chose que nous savons gérer. Si une compagnie a besoin que nous gérions pour elle l’ensemble de ses marquages intérieurs, nous savons nous mettre en relation avec nos partenaires DOA pour générer un set de données approuvées et libérer des matériels avec des données approuvées ainsi qu’un certificat libératoire qui permettra d’installer l’étiquette directement à l’intérieur de l’appareil. Cela concerne particulièrement les étiquettes de sécurité.

 

Quelle est votre position sur le marché ?

Nous avons une part de marché relativement modeste. C’est un secteur sur lequel il y a du monde : nous allons retrouver un certain nombre de sociétés qui vont proposer des prestations généralement différentes des nôtres mais qui couvrent une partie de notre gamme, ou des compagnies aériennes qui ont des petits ateliers internes avec la capacité de produire quelques étiquettes. Ce que nous allons apporter, c’est une gestion professionnelle, du suivi, du stock, de la réactivité. Nous apportons aussi des matériaux d’une qualité supérieure qui vont passer l’intégralité des exigences réglementaires, ce qui n’est pas forcément le cas de l’ensemble des matériaux qui sont sur le marché.

 

Pensez pouvoir développer un film extérieur compatible avec le 787 ?

Le 787 a un certain nombre de caractéristiques spécifiques sur la dérive. Nous sommes en discussion avec Boeing pour déterminer comment nous pourrions nous insérer sur la dérive par rapport à leurs contraintes spécifiques, qui portent sur des caractéristiques de flux laminaire qu’ils doivent préserver car elles contribuent à la performance de l’avion. Je pense que c’est juste une question de faire le parcours avec Boeing.

 

Comment va évoluer Adhetec dans les prochains mois ?

Nous allons poursuivre dans la même veine. Adhetec est une société qui place le service à ses clients avant toute chose : nous avons une ponctualité dépassant les 99% en livraison, nous exportons très peu de non-conformité chez nos clients – c’est toujours trop mais malgré tout très peu par rapport à ce que nous manipulons. C’est l’un des premiers axes que nous voulons absolument maintenir.

Le deuxième axe, c’est l’innovation, amener des solutions au marché, des films qui s’insèrent parfaitement dans les systèmes de peinture… Nous avons plusieurs projets dans ce domaine.

Le dernier axe, c’est l’internationalisation. Nous allons notamment nous rapprocher de notre client américain Boeing avec lequel nous avons un contrat pluriannuel en monosource. Nous voulons absolument qu’il soit reconduit lorsqu’il sera terminé, que Boeing ne se pose même pas la question d’aller voir ailleurs. Ce contrat exclusif de trois ans porte sur des marquages techniques extérieur ; et nous venons de valider un produit pour la protection de surface à l’intérieur des avions, notre mousse 301, qui est désormais inscrite à leur BMS (Boeing Material Spec), ce qui montre que le produit est parfaitement compatible avec tous leurs matériaux et utilisable dans leurs ateliers.

Bref, nous sommes là pour nous développer dans la cabine, nous avons plein de projets pour la société et nous allons garder notre ADN : excellence opérationnelle, innovation et développement international.

 

Quelle est votre empreinte à l’étranger actuellement ?

Nous avons trois personnes basées à l’étranger. L’une est basée à Madrid et couvre l’Espagne et le Portugal. Une autre est basée à Seattle et couvre les Amériques. La dernière est basée à Singapour et couvre toute l’Asie. Ce sont des fonctions commerciales. Nous allons renforcer la partie nord-américaine avec un ingénieur de support produit et ouvrir une activité de support et de stockage, de prototypage et de production à Seattle. Je pense que cela représentera une petite dizaine de personnes d’ici deux ou trois ans – nous sommes environ 120 personnes aujourd’hui.

Nous serons aussi amenés à créer de l’activité de production en Amérique du Nord, liée au marché nord-américain. C’est le sens de l’histoire : les distances sont énormes, nous avons certains produits très volumineux et le ratio volume/valeur implique que cela a du sens d’être local.

 

Alexis Gabillon nous présente son parcours

Précédemment, je travaillais chez Lisi Aerospace, le leader européen des systèmes de fixations, de la visserie, pour l’intérieur des avions et pour la structure. Le groupe avait également une activité « revêtements de sol », qui a été cédée depuis. J’y suis entré il y a quinze ans comme jeune ingénieur. Je me suis occupé de ventes techniques et puis de gestion de compte pour le Brésil, l’Espagne et le Portugal – j’ai d’ailleurs ouvert un petit bureau commercial en Espagne à l’époque. Ensuite, je me suis occupé de gestion de compte pour Airbus France. Puis j’ai développé une équipe de vente technique au niveau européen pour promouvoir les systèmes de fixation.

Lorsque le groupe Lisi a acquis Creuzet Aéronautique, j’étais en charge de l’intégration de ce groupe au sein de Lisi et puis j’ai pris la direction d’Indraero Siren pendant quelques années et puis la direction du business groupe extrusion – formage – chaudronnerie, que j’ai dirigé pendant deux ans avant d’être appelé par Adhetec pour prendre la présidence de la société. Il y avait un défi d’internationalisation et de poursuite de croissance importante : Adhetec a un historique de croissance de 15% par an sur les dix dernières années. Donc un défi intéressant, avec des capacités de développement assez élevées également puisque nous avons une équipe technique d’une quinzaine de personnes, dont huit en développement R&D pur, et que nous agissons à l’international. Tant de défis passionnants et une vraie volonté de poursuivre ce développement : j’ai été séduit par ce défi et, malgré mon attachement pour Lisi Aerospace, je les ai quittés après quinze ans.

Source : Le journal de l’Aviation